Fédération pour des Alternatives au Bitume pétrolier

L’ASPHALTE DES ROUTES EST-IL POLLUANT ?

“On pensait jusque-là que l’asphalte présentait un danger potentiel seulement lors de la pose, les fumées du bitume chaud pouvant alors affecter les ouvriers, puisque celui-ci contient des dizaines de composés cancérogènes avérés, dont les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques). Mais, en 2020, des études américaines ont démontré que l’asphalte soumis au rayonnement solaire engendre une dégradation des polymères du bitume. Des produits toxiques entraînés par la pluie peuvent alors polluer les sols environnants. La solution serait d’utiliser des bitumes traités, afin qu’ils soient exempts de ces HAP”

IL N’Y A PAS QUE LES VOITURES QUI POLLUENT, LES ROUTES AUSSI
“Les chercheurs ont donc pris plusieurs morceaux d’asphalte : des bitumes de routes, mais aussi ceux de toitures. Ils les ont passé au four en laboratoire à 140° pour en mesurer les émissions du cocktail de polluants qui en sortait : des benzopyrènes et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)”

“Évidemment, plus on le chauffe, plus le bitume rejette des polluants. Même au bout de trois jours et à une température redescendue à 60°, il y avait encore des rejets. Si une vieille route émet moins qu’une route fraichement posée, pour les chercheurs, cette pollution peut aussi être de long terme. En plus, la lumière joue un rôle et augmente également les émissions. Un grand soleil et des bitumes qui montent à 60°, ce n’est pas rare à Los Angeles, dans le sud de la Californie”

“Après leur expérience en laboratoire, les chercheurs ont fait des calculs pour estimer ce que les toitures et les routes fraichement posées du sud de la Californie émettaient en un an. Selon leurs calculs, ces bitumes émettent jusqu’à 2 500 tonnes de particules polluantes contre 1 400 pour l’ensemble des voitures thermiques, ces calculs ne prennent pas en compte les autres émissions polluantes des véhicules, notamment la pollution à l’ozone. Les scientifiques proposent donc de réfléchir à des matériaux moins émissifs pour les toitures et les routes, comme les tuiles ou le béton. Une alternative qui n’est pas idéale : la fabrication du béton pose aussi des problèmes environnementaux”