STOP AU BITUME À TOUT PRIX
La France est l’un des pays les plus bétonnés d’Europe. Avec plus d’un million de kilomètres de routes, le réseau routier français est déjà surdimensionné. Pourtant, de nouveaux projets autoroutiers continuent de voir le jour, sous prétexte de « désenclaver », « fluidifier » ou « moderniser ». Mais à quel prix ? Ce modèle basé sur la voiture individuelle est obsolète, et sa poursuite détruit notre avenir écologique.

Derrière chaque kilomètre de route se cache une centrale d’enrobés, ces installations industrielles qui fabriquent le bitume à partir de granulats chauffés à haute température. Ces sites sont de véritables bombes environnementales : ils émettent de grandes quantités de CO₂, de particules fines, de suies et de composés organiques volatils. Leur fonctionnement est bruyant, malodorant et extrêmement nocif pour les habitants proches. Pourtant, ils sont souvent installés en zone rurale, à proximité directe de zones habitées ou naturelles, sans réel débat public.

Chaque nouvelle route consomme des hectares de terres fertiles. Ces sols, souvent parmi les plus productifs, sont définitivement perdus. Ils ne nourriront plus personne. L’artificialisation aggrave également les effets du changement climatique en réduisant la capacité des sols à absorber l’eau, en augmentant le ruissellement, et en contribuant aux îlots de chaleur. Alors que la souveraineté alimentaire est un enjeu majeur, continuer à bétonner les champs est un non-sens stratégique et écologique.

Plus de routes, c’est mécaniquement plus de voitures. Et plus de voitures, ce sont plus de gaz à effet de serre, plus de pollution de l’air, plus d’accidents. Même l’essor des voitures électriques ne compensera pas les dégâts causés par un réseau qui encourage l’étalement urbain et l’usage individuel de la voiture. Des alternatives sont pourtant possibles.

Les routes sont des barrières physiques et écologiques. Elles fragmentent les habitats, isolent les espèces animales, provoquent des milliers de collisions chaque année, et génèrent du bruit et de la lumière en continu. Elles perturbent les équilibres naturels et participent au déclin massif de la faune sauvage. Là où une forêt pouvait abriter des écosystèmes riches, une route vient imposer le vide, le bruit, la mort.
Un autre futur est possible
Nous devons sortir de cette logique d’aménagement du territoire à courte vue. Il est temps d’investir dans les transports en commun et de donner de l’espace aux mobilités douces. STOP aux projets autoroutiers inutiles comme l’A69 ou la RN88.
Le bitume ne se mange pas. Préservons les terres, l’air, le vivant.