Fédération pour des Alternatives au Bitume pétrolier

RÉFECTION DE L’AUTOROUTE DE NORMANDIE : LE MAIRE DE SAINT-AUBIN EN CROISADE CONTRE L’USINE À BITUME

RÉFECTION DE L’AUTOROUTE DE #NORMANDIE : LE MAIRE DE SAINT-AUBIN EN CROISADE CONTRE L’USINE À BITUME
«Nous utilisons tous les routes et l’autoroute. Elles doivent être entretenues, mais pas n’importe comment vis-à-vis des riverains !» Voilà résumé le combat que mène Philippe Doom, le maire de Saint-Aubin-sur-Gaillon (Eure), à une vingtaine de kilomètres au nord-est d’Evreux, contre l’entreprise de travaux publics Toffolutti ».

« En effet, à partir du mois d’avril, le revêtement de l’A13, doit être remplacé de nuit sur douze kilomètres. Raison pour laquelle l’entreprise de BTP s’apprête à installer une centrale à enrobé pendant trois mois sur un terrain privé. Le conseil municipal de Saint-Aubin et les habitants refusent catégoriquement et l’ont fait savoir lors d’une consultation publique ».

« Déjà en 2019, une centrale à enrobé avait été posée dans le village. «Et cela avait soulevé un tollé de tous les habitants, car cela pollue», rappelle Philippe Doom. «À l’époque, je n’étais pas maire, explique-t-il. Mais depuis, le propriétaire du terrain m’a sollicité deux fois et j’ai toujours refusé. Là, rebelote, mais cette fois, regrette le maire, Toffolutti m’a court-circuité en passant par le préfet.»

«Mais je dis encore non, martèle Philippe Doom. Je ne me mettrai pas à dos les habitants, les parents d’élèves, les enseignants pour une machine qui va rester trois mois. Je refuse l’arrivée de ces produits pétroliers, des adjuvants chimiques et les 40% de grattage de l’autoroute, car nous avons les vents dominants qui rabattront les poussières et résidus et je crains les ruissellements.»

«En plus, assure le maire, il y aura plus de 6 000 camions qui vont circuler pour alimenter la grosse machine et livrer le chantier. Une délibération a été votée à l’unanimité dans ce sens, car si jamais elle vient cette fois-ci, elle sera là en permanence. J’ai même proposé un autre site plus adapté sur la zone industrielle de Gaillon. Mais ils ont décidé que ce serait là !»

« La Société d’autoroute Paris-Normandie, «n’a même eu la délicatesse de nous prévenir», signale au passage le maire. Toffolutti, qui a décroché le marché de la SAPN, a pour sa part déposé un recours gracieux auprès de la préfecture de l’Eure. «Ils mettent en doute notre vote. C’est une pression inadmissible ! Nous avons alors lancé une pétition qui a récolté 500 signatures sur 900 foyers, c’est important ! Le préfet a préféré faire une consultation publique jusqu’au 3 février. Ils pensaient peut-être que les gens ne viendraient pas signer deux fois. Et bien, pas de bol ! Nous avons dû redemander un deuxième registre. Ils verront que les gens sont contre. Nous allons même faire poser un mat pour mesurer l’air ambiant. Ce sera notre point zéro. Il y aura peut-être d’autres actions, dont je serais toujours solidaire. Il faut se battre…»