Fédération pour des Alternatives au Bitume pétrolier

CONSTRUCTION D’UNE CENTRALE D’ENROBAGE À REIMS : LA BATAILLE JURIDIQUE EST LANCÉE

« Les mesures seront réalisées par un laboratoire accrédité, mais choisi par l’entreprise qui réalise cette centrale à enrobé, la société Kentsel, « donc il y a un parti pris »

« Des associations environnementales se battent depuis des mois contre un projet désormais officiel. Une centrale d’enrobage à bitume à chaud va bel et bien voir le jour à Reims, dans le quartier de La Neuvillette, juste derrière le supermarché Leclerc de Saint-Brice-Courcelles. La préfecture de la Marne a donné son feu vert à la construction. L’arrêté préfectoral est daté du 12 juillet 2024″

« Dans cet arrêté, des conditions ont été émises par la préfecture, dont « la mise en place de trois réserves incendie de 120m3 » qui doivent être vérifiées par le SDIS de la Marne, le Service départemental d’incendie et de secours. Le préfet demande également « une étude de dispersion et de concentration des odeurs » et concernant les polluants, une surveillance « trimestrielle » des émissions. Mais pour les associations environnementales, opposées au projet, c’est loin d’être suffisant »

« Le président de l’association Air Environnement Grand Reims estime avoir été « entendu » par la préfecture, mais estime que ces mesures sont « insuffisantes ». Benoit Pannetier considère que « le fait de mesurer les polluants dans l’atmosphère ne suffit pas, dans la mesure où ces polluants, les hydrocarbures aromatiques polycycliques, s’accumulent dans le temps dans le sol et dans les plantes. Et on n’a aucun élément de mesure vis à vis de ça. » Il s’inquiète ainsi des conséquences, sur la santé des enfants notamment, « d’ici cinq ou dix ans »

« Benoit Pannetier dénonce également le fait que ces mesures seront réalisées par un laboratoire accrédité, mais choisi par l’entreprise qui réalise cette centrale à enrobé, la société Kentsel, « donc il y a un parti pris ». Il souhaiterait également que son association puisse recevoir les résultats de ces analyses, « ce qui n’est pas précisé dans l’arrêté préfectoral ». Avec deux autres associations, il a ainsi déposé un recours devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne »

« Ces associations sont particulièrement inquiètes quant à l’emplacement choisi pour installer cette centrale d’enrobage, à proximité d’habitations et d’une école. « On sait que les vents dominants poussent les polluants vers la ville de Reims puisque cette usine est implantée à l’ouest de Reims. Et les vents dominants sur la zone vont d’ouest en est, donc on peut avoir jusqu’à trois ou quatre kilomètres une dispersion des polluants », insiste le président d’Air Environnement Grand Reims »

« Air Environnement Grand Reims tiendra notamment son assemblée générale le mardi 8 octobre à 18h30 à la Salle Saint-Thierry de Reims, où le sujet de la construction de cette centrale d’enrobage sera évoqué. De son côté, la société Kentsel, qui porte le projet, n’a pas donné suite à nos demandes d’interview »